C’est une question qui revient souvent chez les jeunes parents : donner un biberon (ou une tétine) à un bébé allaité peut-il perturber l’allaitement ?
On parle souvent de “confusion sein-tétine”. Mais que recouvre vraiment cette idée ?
La fameuse “confusion sein-tétine”
La théorie dit que le mécanisme de succion d’une tétine artificielle serait trop différent de celui du sein, et que le bébé pourrait s’y perdre. Pourtant, d’un point de vue physiologique, cette hypothèse n’est pas si solide…
En réalité, les bébés en bonne santé savent téter. Ils s’exercent énormément, jusqu’à 12 tétées par jour les premières semaines et affinent leur technique avec le temps. Le réflexe de succion est naturel et très puissant.
Les vraies difficultés possibles
Plutôt que de confusion, il est plus juste de parler de préférence pour le débit. Le lait sort généralement plus vite au biberon qu’au sein. Certains bébés, surtout au début, peuvent se laisser séduire par cette facilité et se montrer moins patients au sein.
Autre point important : quand une tétine est introduite tôt, certains bébés tètent moins souvent. Or, moins de tétées = moins de stimulation = une production de lait qui peut baisser.
Quelques conseils pratiques
- Attendre idéalement 3 à 4 semaines avant de proposer un biberon, le temps que l’allaitement soit bien lancé.
- Choisir une tétine à débit lent pour imiter le plus possible le sein.
- Donner le biberon en position semi-assise, le biberon à l’horizontale, en laissant le bébé faire des pauses.
- Proposer le sein régulièrement, toutes les 2 à 3 heures au début, même si bébé ne réclame pas toujours.
- En cas de difficulté avec l’allaitement, privilégier un DAL (dispositif d’aide à la lactation) ou donner le lait à la tasse plutôt qu’au biberon, afin de préserver la succion au sein.
En résumé
Les difficultés viennent plus souvent du débit du biberon ou d’une baisse de la fréquence des tétées.
Avec quelques précautions ou en utilisant des alternatives comme le DAL ou la tasse il est possible d’alterner sein et biberon sans compromettre l’allaitement.
En cas de difficultés, il est essentiel de se faire accompagner par des professionnelles formées en Allaitement.
Source : Carole Hervé, Consultante en Lactation. IBCLC