Allaitement : Pourquoi les premiers jours comptent tant.

|Romane Marconnes

Les premiers instants après la naissance représentent une véritable fenêtre d’opportunité pour l’allaitement. C’est une période où tout se joue : la montée de lait s’amorce, le lien avec le bébé se construit, et les habitudes d’alimentation s’installent. Pourtant, beaucoup de jeunes mères traversent ces premiers jours dans un contexte hospitalier peu favorable, avec un accompagnement parfois insuffisant.


Alors, comment mettre toutes les chances de son côté ?

 

- Les premiers jours : un moment décisif

Dès l’accouchement, un climat hormonal unique prépare le corps à l’allaitement : le pic d’ocytocine favorise le lien et l’éjection du lait, tandis que la chute des hormones de grossesse déclenche la montée laiteuse.

Des études montrent qu’une mise au sein précoce et répétée augmente considérablement les chances d’un allaitement exclusif réussi. Idéalement, le bébé est placé en peau à peau et mis au sein dans l’heure qui suit la naissance.

 

- Les obstacles fréquents à la maternité

De nombreux facteurs viennent perturber ce démarrage :

Retards de la mise au sein

Séparation mère-bébé

Messages contradictoires des soignants

Recours rapide aux laits artificiels

Ces pratiques fragilisent la montée de lait, pourtant cruciale dans les 72 premières heures. D’où l’importance d’exprimer ses souhaits à l’équipe médicale et si besoin de solliciter une Facilitatrice en Allaitement ou IBCLC. 


- Construire une lactation robuste

La production lactée suit une progression naturelle : quelques millilitres de colostrum le premier jour, plusieurs centaines de millilitres au bout de quelques jours, puis une stabilisation autour de 750 à 850 mL par jour après deux semaines.

Cette montée dépend surtout d’une stimulation fréquente du sein. Si le bébé tète peu ou mal, l’extraction manuelle ou le tire-lait permettent de soutenir la lactation.


- Le poids de l’émotionnel

Les difficultés d’allaitement ne sont pas uniquement physiologiques. Elles s’accompagnent souvent d’une forte charge mentale, de nuits hachées et parfois d’un sentiment d’échec. Sans soutien adapté, elles peuvent doubler le risque de dépression post-partum.

Repérer les signes de fragilité et demander de l’aide autour de vous (facilitatrice en allaitement, consultante en lactation, psychologue…).


- Identifier les vraies causes des difficultés

La plupart des obstacles viennent de :

une succion inefficace

un manque ou un retard de stimulation

un accompagnement insuffisant


Les causes physiologiques existent (SOPK, troubles thyroïdiens, hypoplasie mammaire), mais elles sont rares.

Dans la grande majorité des cas, un accompagnement adapté permet de relancer la dynamique. Une facilitatrice en allaitement ou une consultante IBCLC peut vous aidez à comprendre la situation et vous proposez des solutions concrètes.


- En conclusion

Les premiers jours d’allaitement sont à la fois précieux et fragiles. Un soutien compétent, bienveillant et rapide peut transformer une expérience difficile en une relation sereine et durable avec son bébé.

Ne restez pas seule et si vous en ressentez le besoin, faites appel à des professionnelles spécialisées en allaitement.